Business : le marché de la cigarette électronique se porte bien en France
Malgré les nouvelles peu réjouissantes qui nous étaient parvenues des Etats-Unis tout au long de l’année 2019, la cigarette électronique fait mieux que résister. En effet, selon une étude menée par le cabinet de prospective Xerfi, le vapotage va continuer à gagner du terrain en France, avec une croissance annuelle moyenne comprise entre 5 et 10 % à l’horizon 2023. Retour sur les chiffres clés de ce rapport et sur les perspectives du marché de la cigarette électronique pour les investisseurs.
Les acteurs de la santé neutralisent les fake news autour de la cigarette électronique
Décidément, les Français ne se laissent pas influencer par les fake news qui circulent à propos de la cigarette électronique. En effet, l’épidémie des pneumopathies enregistrées dans les Etats américains du Texas et de la Californie, faussement attribuée à la cigarette électronique, n’a pas ébranlé la volonté des fumeurs Français qui tentent d’arrêter. Il faut dire que les acteurs de la santé publique français ont fait le nécessaire pour rétablir la vérité et neutraliser les campagnes de dénigrement manifestement orchestrées ou du moins, appuyées, par le lobby du tabac. Selon les données avancées par le cabinet d’étude Xerfi, la France devrait connaître une hausse progressive mais appuyée du vapotage. Une bonne nouvelle à en croire les « Sages » de l’Académie nationale de médecine qui expliquent que l’e-cigarette a permis à quelque 700 000 fumeurs français de décrocher du tabac de manière durable.
L’étude réalisée par Xerfi intitulée « Les perspectives du marché de la cigarette électronique à l’horizon 2023 – Offensive des buralistes et du Big Tobacco, menaces réglementaires et perspectives de croissance du marché » se montre optimiste. Les experts de la prospective de chez Xerfi prévoient une croissance comprise entre 5 et 10 % à l’horizon 2023… une tendance haussière qui tranche avec les prévisions alarmistes au vu des restrictions réglementaires qui se sont multipliées ces dernières années.
Les boutiques spécialisées dans l’e-cigarette : premier circuit de distribution
Toujours selon Xerfi, la France compte aujourd’hui plus de deux millions de vapoteurs. L’étude estime que si la cigarette électronique gagnait l’appui des autorités sanitaires françaises (ce qui est loin d’être utopique au vu des positions favorables de l’Académie nationale de médecine et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ANSES), elle séduirait jusqu’à 45 % des fumeurs français. Si cette hypothèse venait à se réaliser, le marché français du vapotage atteindrait un chiffre d’affaires cumulé de 2 milliards d’euros. Dans l’hypothèse où tous les fumeurs français passaient à la cigarette électronique, le marché cumulé atteindrait les 3 milliards d’euros.
D’un autre côté, Xerfi note qu’ « après avoir constitué une menace, la cigarette électronique est devenue l’un des principaux relais de croissance des buralistes », qui sont au nombre de 20 000 en France. Le concours de ces derniers est vital pour le marché de la cigarette électronique. Les boutiques spécialisées dans les produits du vapotage sont elles aussi en croissance (effectif), puisqu’elles s’établissent aujourd’hui à 3 000 points de vente dans tout le territoire français. Malgré les soubresauts en matière de réglementation, les boutiques spécialisées dans les produits de vapotage restent le premier circuit de vente avec un quasi-monopole (65 % de parts de marché), toujours selon les chiffres de Xerfi.
La cigarette électronique, un rôle croissant dans la lutte antitabac
L’étude de Xerfi ne prend pas en considération un scénario pourtant probable : celui d’une intégration progressive de la cigarette électronique dans la lutte contre le tabagisme. Il faut dire que le terrain semble de plus en plus propice à une réhabilitation du dispositif de la part des autorités sanitaires. Rappelons que la cigarette électronique ne contient ni goudron, ni monoxyde de carbone… deux substances toxiques et cancérigènes responsables d’une grande partie des méfaits du tabac. Aussi, la cigarette électronique ne dégage pas de métaux lourds. Se dirige-t-on vers une politique sanitaire « du moindre mal » pour accélérer les sevrages tabagiques en France ?